"Univers des Arts" écrit sur l'influence de son enfance et ses origines sur la peinture de Nikolaï Kouzmine.
Kouzmine
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La profondeur philosophique de son art, ses fondements intellectuels – plus encore qu’idéologiques : spirituels, Kouzmine se les a constitués tout au long de sa carrière.Au commencement de tout il y a l’idée du mouvement, la quête d’un chemin à suivre. L’évocation par le peintre d’un souvenir d’enfance en offre une extraordinaire image : celle d’un tableau emporté par le vent, à la fois objet d’angoisse et de fascination, comme une métaphore métonymique du parcours spirituel de l’artiste, emporté par les forces élémentaires de la Création. Plus tard, c’est à la Stroganovka que le jeune Kouzmine apprend à rechercher une « compréhension philosophique du processus de création. » Il y découvre comment « ne pas copier mais recréer la nature » sur la toile. La création artistique se fait alors quête du divin : la religion vient soutenir l’édifice composé de ses œuvres. Il donne d’ailleurs un rôle prépondérant à « la vierge protectrice de la terre russe » présente dans certaines de ses toiles, l’accompagnant dans son aspiration à « voir ce qui se cache derrière l’horizon, là où se couche le soleil » et à se sentir prendre place dans le grand tableau de la création divine.C’est enfin la volonté constante d’élaborer une approche unique de la peinture, en adéquation avec son histoire, sa personnalité et sa philosophie de vie qui fonde la première qualité de son œuvre : sa sincérité et son humilité.Citons pour finir la sentence de l’un de ses professeurs, qui lui rétorqua un jour, répondant aux interrogations du jeune Kouzmine au sujet des œuvres des meilleurs étudiants de l’académie, exposés dans ses couloirs : « ces tableaux sont exposés pour qu’on ne fasse pas pareil… » Voilà de quoi appeler les jeunes artistes à s’inspirer de Kouzmine pour son esprit d’indépendance et de liberté tout en inventant, eux aussi, leur propre chemin. Thibaud Josset |
Du 24 septembre au 20 octobre 2011
Du 22 au 27 novembre 2011
Illustrations:Les rêves, la Belle Dame, 2002, H/T, 120 x 110 cmUne journée éblouissante, Notre-Dame de Paris, 1998, H/T, 92 x 73 cmLes adieux, 2002, H/T, 100 x 90 cmDe nouveau mes mains se sont élevées jusqu’au paradis de mon pays natal, 1990, H/T, 88 x 100 cmSoirée d’hiver, 1971, H/T, 98 x 87 cmLa légende moscovite de l’invisible ville de Kitiej, 2006, H/T, 50 x 75 cm |