Un écrit par Henri Pailler, le conservateur du musée d'Allard, sur la peinture de l'artiste russe Nikolaï Kouzmine
 

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Un écrit d'Henri Pailler, conservateur du musée d'Allard, sur la peinture de l'artiste russe Nikolaï Kouzmine
et sur son exposition d'une durée de 8 mois au musée.

 

 

Février 2010

 

J’ai découvert les couleurs du peintre en Haute-Loire, un soir d’été. Les œuvres, accrochées dans un tout petit espace, dévoilaient des nuances lumineuses étonnantes, contrastant avec la teinte sombre des constructions de là-bas. Liouba, la fille de l’artiste, en parfait mimétisme avec l’arc-en-ciel des tableaux, rayonnait, tout sourire, d’un bonheur intense, volubile, communicatif. En parfaite hôtesse, elle accompagnait le visiteur, le guidait. De l’amour paternel comme accompagnement à la visite. Insolite !

 

Nikolaï Kouzmine
Couleurs russes en Forez.

Nikolaï Kouzmine vit et travaille à Moscou. On le trouve également à Giverny, à proximité de la Montagne Sainte-Victoire, en Corse, en Croatie.

Des architectures fortes et sucrées, des paysages anthropiques, des campagnes immuables, des plages retirées, des sous-bois éclatants, des arbres enluminés... Kouzmine est un illusionniste.

De la couleur tranchée violemment, l’artiste rend des teintes douces d’aquarelle, donne des camaïeux qui s’accordent en aplats sensibles et subtils. Le couteau du peintre caresse et infante des veloutés infinis dans un maëlstrom de matières puissamment colorées. Nikolaï Kouzmine réenchante le motif.

D’une irréalité pixellisée, il offre la beauté et la pertinence d’une recomposition personnelle, celle d’avant les images standardisées ou banalement répétitives de nos actuels clichés fallacieux. Le peintre nous permet le temps de la contemplation et nous offre le bonheur d’une lecture délectable et sereine.
Nous sommes bien loin d’un certain primitivisme. Nous sommes au-delà des accents abstraits du fauvisme.

Avec ce peintre sensible, la couleur devient taches cathodiques inlassablement fusionnées et la syntaxe picturale fondamentalement contemporaine.

En parcourant les toiles nous vient une envie de mordre soi-même dans la matière colorée. Comme un enfant qui attaque avec passion la pâte à modeler pour réaliser une belle œuvre, des pinceaux nous poussent aux doigts !
Avec cette peinture, on se sent artiste-peintre comme un conférencier lumineux rend intelligent.

Accrochés aux cimaises du musée de Montbrison, les tableaux de Nikolaï Kouzmine deviennent alors de fabuleux passeurs pour accoster au monde des Beaux-Arts.

Henri Pailler
Conservateur
février 2010

Nikolaï Kouzmine est né le 14 août 1938 dans une famille paysanne de Talinskoye, près de Nijni-Novgorod, ville russe médiévale au bord du fleuve Volga où il passe son enfance.

Le futur artiste commence ses études de peinture à l’école des Beaux-Arts de Pavlovo sur Oka.

En 1965, il réside à Moscou et continue ses études à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts. Dès 1970, il participe à des expositions régionales et nationales à Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni-Novgorod...

En 1995, il commence ses voyages en Europe dont il ramène toujours de nouvelles oeuvres et participe à des expositions internationales : Angleterre, Danemark, Allemagne, Croatie, France et une grande rétrospective de son œuvre est organisée à l’occasion des 850 ans de Moscou.

Nikolaï Kouzmine
Couleurs russes en Forez

février – septembre 2010
(accrochage et éclairage Sandrine Montagnier)

Musée d’Allard
13 boulevard de la préfecture
42600 Montbrison

Tél : 04 77 96 39 15

Ouvert tous les jours de 14 à 18 h (sauf le mardi)

 

 

 

Le discours d'Henri Pailler, conservateur du musée d'Allard,
à l'inauguration de l'exposition Kouzmine de 8 mois au musée.