SOURCES D'INSPIRATION
Il était une fois, sur le perron doré, des enfants assis... Huile sur toile, 110 x 100 cm. 1991. Collection privée.
Cette toile est dédiée à une époque lumineuse et pure, à mes frères et à ma soeur. Les escaliers de mon enfance sont la première page de ma connaissance du monde, à travers les contes que me disait ma grand-mère.
Au cours du temps, mon perron doré s’est transformé en une petite étoile presque indiscernable dans le ciel. Pas encore éteinte, elle luit dans plusieurs de mes tableaux...
Les adieux. Huile sur toile, 100 x 90 cm. 2002.
« Sur le chemin de Mourom se dressaient trois pins.
Mon bien-aimé me faisait ses adieux jusqu’au prochain printemps.
Il me promettait de m’aimer toujours et de ne jamais oublier sa promesse.
Je l’ai attendu... Mon bien-aimé est revenu, accompagné d’une belle épouse.
Il m’a vue parmi la foule de gens heureux venus à sa rencontre...
Il m’a regardée et dans mes yeux il a vu qu’il avait brisé ma vie pour toujours. »
Nature morte au mortier.Huile sur toile, 61 x 51 cm. 2013.
Désir d’exprimer l’invisible, l’insaisissable, le vivant dans une texture qui se construit sur la toile à l’aide d’aplats de peinture, comme une aspiration à créer un tableau-ambiance qui bat de son propre coeur.
Tableau populaire. La dame sur un fauteuil rouge (triptyque). Huile sur toile, 72 x 72 cm. 1992.
L’étrange beauté des tableaux populaires, achetés après-guerre au marché du coin et que l’on trouvait dans les maisons paysannes, accrochés au-dessus d’un lit. On voyait souvent sur ces lits d’innombrables coussins brodés, petits et grands, empilés les uns sur les autres, du plus grand au plus petit.
Sur ces tableaux populaires j’apercevais, enfant, de belles dames en chapeau, des lacs à la surface desquels glissaient des cygnes blancs, des rennes entourés de jardins féeriques... tout cela a marqué mon âme pour toujours.
Dans ces maisons de bois, à droite de l’entrée, dans ce petit renfoncement que l’on appelle « le coin rouge » – ‘rouge’ qui en russe signifie également beau – j’ai vu des icônes de différentes époques et de différentes écoles placées tout en haut, derrière les rideaux ornés de dentelles et les lampes à huile. Décorées de montures d’argent ou d’or, finement ciselées, elles représentaient de magnifiques images de saints.
Ainsi, dans mon esprit d’enfant, se mélangeaient ces œuvres d’art de très haute facture et ces tableaux populaires retraçant les joies paysannes avec leurs rêves de pays lointains.
De même que nous admirons les paysages qui nous entourent, les champs, les forêts jusqu’au ciel avec son soleil et ses étoiles, de l’ordinaire au plus sublime, petit à petit, je commençais à comprendre le beau en écoutant ma petite musique intérieure, la musique de l’âme.
Versailles. Huile sur toile, 60 x 60 cm. 2005. Collection privée.
« Les dernières promenades de Louis XIV », aquarelles et gouaches d’Alexandre Benois, peintre russe de l’âge d’Argent, font vibrer l’atmosphère théâtrale de la Cour.
Aux habits solennels des rois français et de leurs courtisans, aux cérémonies majestueuses d’autrefois ont succédé des flux de touristes venus du monde entier admirer ce qui était, alors, réservé à l’élite.
Ici, devant l’escalier aux cent marches, j’ai vu sous un autre angle l’escalier de mon enfance. L’éblouissante blancheur des sentiers de sable baigne dans la lumière des fontaines, des bassins, des fleurs et se fond en de subtiles irisations.
Reprenant les paroles du poète Joseph Brodsky sur la poésie, Versailles est une « Prière profane » à l’appel d’horizons inconnus et lointains. Sa beauté suscite nos sens et nous incite à créer.
Octobre à Versailles. Huile sur toile, 60 x 60 cm. 2005.